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Rencontre avec Dionisio Saloijar, doyen de la Faculté de psychologie de l'Université de la Havane

 

 

"Le meilleur système universitaire ? C'est le nôtre !"

Quel est votre parcours professionnel ?
Dionisio Saloijar : J'ai fait mes études ici-même à l'Université de la Havane en psychologie, puis je suis parti en accord d'échange en Belgique à l'Université de Louvain la Vieille en 1971, grâce à l'OCD (Organisation de Collaboration Diplomatique). Je suis revenu faire mon doctorat à la Havane et suis devenu professeur. Mon parcours d'enseignant a suivi une voie très classique : j'ai commencé par m'occuper des relations avec les étudiants, puis j'ai été nommé doyen il y a six ans.

Quelle différence vous a frappée, lorsque vous étiez étudiant à Louvain, entre les méthodes cubaines et belges ?
DS : Les étudiants cubains sont beaucoup plus ouverts, ils s'expriment en toute liberté devant les professeurs, tandis qu'en Belgique, nous étions soumis à une discipline stricte et au silence.

Depuis plus de vingt ans que vous enseignez, de quelle évolution avez-vous été témoin chez vos étudiants ?
DS : Nos étudiants sont de plus en plus préparés. Ils ont de plus en plus de connaissances. Surtout, depuis la chute de l'URSS, nous avons pu développer une pensée propre, qui donne plus de force à notre système d'enseignement. Depuis, la France, la Belgique, la Russie, la RDA [sic] ont développé avec Cuba de nombreuses relations académiques.

Le système universitaire cubain est réputé pour son intégration dans le tissu industriel. Comment cette intégration se réalise-t-elle dans le domaine de la psychologie ?
DS : Cela dépend. Je vous donne un exemple. [Il nous montre une thèse réalisée par un étudiant intitulée : " La formation de l'idéal moral à travers les dessins animés ", NDLR]. Cette thèse, si elle s'avère pertinente, sera soumise à l'Institut Cubain de Radiodiffusion (ICR) qui tâchera de mettre en application la thèse, par exemple, en produisant de nouveaux dessins animés. A Cuba, c'est très facile : aucune entreprise ne connaît la concurrence. Nous travaillons tous ensemble pour la gloire du socialisme.

Selon vous, quel est le meilleur système universitaire au monde ?
DS : Le meilleur système universitaire ? C'est le nôtre ! Mais je dois dire que le système français est très bon également…

Quels sont les défis à relever à l'avenir pour le système universitaire cubain ?
DS : Par le biais des grands programmes nationaux d'éducation, nous prévoyons le développement du potentiel humain en renforçant la recherche dans le domaine social. Nous prévoyons aussi d'amplifier les relations avec les universités étrangères.


Le système universitaire cubain ne connaît aucun problème ?

DS : Si. Et je crois que ces problèmes peuvent se résoudre grâce à une planification habile. En ce moment, par exemple, il n'y a pas assez d'emplois pour les étudiants qui sortent de l'université ; or, le gouvernement offre automatiquement un emploi à chaque étudiant qui obtient sa licence. Le problème vient du développement de l'enseignement à distance, qui permet, notamment grâce à la télévision de suivre les cours de psychologie, de droit, de sociologie… et de passer les examens. Nous avons donc de plus en plus d'étudiants diplômés, et il est difficile de leur trouver à tous un emploi.

 

© Un Monde à penser 2002

 

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