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Le monde en images : Argentine
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Carnet de route

 

 

 

Déchirante Buenos Aires

Les Porteños* affairés arpentent le micro centro de Buenos Aires emmitouflés dans leurs manteaux : le ciel est bleu mais le froid est sec en juillet ; on est en plein hiver argentin et Buenos Aires nous apparaît, immense et imposante, belle et propre. Ses larges avenues sont bordées de hauts édifices ou de grands parcs ; au détour des rues, quelquefois, des maisons coloniales côtoient les immeubles modernes et les grattes ciels. Ici, l'espace donne une impression de sécurité, la verdure est partout. La verdure et la gaieté : les petites tiendas débordent de fruits frais ; les cireurs de chaussures guettent leur clients ; des odeurs de pâtisseries réconfortantes et de maïs grillé assaillent les passants. De Retiro à Palermo, de Belgrano à Recoleta, du charme désuet du marché de San Telmo jusqu'au clinquant de la Boca, de restaurants branchés en salles de spectacle clandestines, Buenos Aires, toujours élégante, a des allures d'Européenne, les Argentins eux-mêmes se plaisent à le souligner.
Et pourtant, pourtant, la détresse ne peut plus se taire bien longtemps et elle prend peu à peu le pas sur l'élégance. Imperceptiblement d'abord : pourquoi ces files d'attentes glacées et infinies aux portes des banques ? Puis, avec plus d'évidence, avec plus d'insistance : ici, les poubelles sont fébrilement fouillées, là bas, les commerçants inquiets se tiennent terrés derrière les stores à demi-baissés de leur boutique, et là, en plein centre ville, des gamins errent un peu hagards, les pieds nus et le ventre vide. Depuis décembre dernier, la misère est omniprésente, lot quotidien des Argentins, et la ville, si séduisante, est aujourd'hui stigmatisée.

*c'est ainsi que l'on appelle les habitants de Buenos Aires

 

Le quartier de la Boca

La Boca, la bouche, doit son nom à son emplacement : c'est à l'embouchure du Riachuelo que les immigrants italiens élurent domicile en arrivant à Buenos Aires, fondant le quartier de la Boca. Initialement assez peu idyllique, le site acquit sa notoriété sous l'impulsion du peintre Benito Quinquela Martin qui parvint à y attirer un petit groupe d'artistes. Les baraquements de tôles, aujourd'hui repeints dans des couleurs plus vives les unes que les autres, se détachent poétiquement sur le ciel bleu et tandis que les diseuses de bonne aventure attrapent les passants par la main dans le Caminito* bariolé, les joueurs de tango entament leurs airs nostalgiques aux quatre coins des rues, pour la plus grande joie des touristes.

*artère principale de la Boca

 

 

 

Le Tango

C'est technique mais gracieux, c'est érotique sans être jamais obscène, c'est mythique et c'est beau à en pleurer, c'est le tango. Spectacles des rues, des cafés ou des salles plus feutrées, chant et musique à la fois, le tango est partout à Buenos Aires au point qu'on est tenté de reproduire ce cliché : le tango, c'est l'âme des Argentins. Une âme lyrique, donc, toute frémissante d'émotion enfantine (les thèmes mis en scène sont parfois étonnamment naïfs) et de douloureuse introspection, une âme contrastée et qui se fait violence : les Argentins " chantent pour ne pas pleurer ". Ils chantent et ils racontent une histoire, leur histoire : une histoire de passions, d'espoirs et d'attentes déçues; tantôt celle de la jeune fille séduite puis abandonnée, tantôt celle d'un homme trahi par sa femme ou ses amis…le plus souvent celle d'un temps heureux révolu.
Fruit d'un étonnant brassage de musiques argentine, espagnole et italienne, le tango est né à la fin du siècle dernier au moment même où les immigrants affluaient à Buenos Aires. Réservé tout d'abord aux maisons closes, il est très tôt repris par les musiciens des rues et gagne peu à peu en popularité. L'élite argentine, méfiante, attendra toutefois que le tango, affiné et "exporté " par Carlos Gardel, connaisse un retentissant succès à Paris et à New York, avant de l'adopter enfin. Nous sommes alors en 1917 et l'industrie du disque commence à se développer en Argentine favorisant le succès de ce nouveau genre, composante désormais essentielle de la culture populaire argentine.

 

La province de Salta, paradis multicolore

Au nord de Buenos Aires, au nord de Cordoba, tout en haut à l'ouest sur la carte, il y a la province de Salta, l'une des plus riches de l'Argentine. Aux frontières de la très belle capitale coloniale - Salta - , c'est déjà le désert, les parcs nationaux, les canyons, le sentiment troublant de se trouver au bout du monde et le plaisir amusé de suivre la route des Incas. Ce sont tous les paysages et toutes les couleurs : vert pour les montagnes, les plaines, les cactus, rose pour la terre et les pierres, rouge pour la lumière sur le désert, pour le soleil plongeant derrière la montagne, noir et jaune pour certains champs brûlés, bleu pour le ciel, bleu encore pour les lacs de sel…et c'est cette paix particulière que procurent les espaces infinis.


 

 

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©Un Monde à penser 2002