ddddddddddddddd
Le monde en images : Brésil
Accueil
Universités
Enseignants
Rencontres
Guide
Répertoire
Regards
Liens
jjjj

 

 

Rio de Janeiro

Malgré le désordre apparent dont le brouhaha, la poussière et les bus fous donnent l'impression au premier regard, Rio est en réalité une ville pleine d'harmonie structurée par son site, par ces monts élevés et verdoyants qui lui servent d'enceinte et se referment sur une plage blanche à l'infini. Ici, une seule alternative : se rendre à la plage, ou longer la plage. Dans cette structure, les immeubles peuvent être des gratte-ciels ou des hôtels de luxe, les quartiers peuvent être des favellas ou des zones commerciales, les trottoirs peuvent être humides de pollution ou couverts de sable, rien ne fait perdre à Rio son unité. Dans cette structure, les bus peuvent vous bringuebaler deux heures durant dans des rues noires de monde ou encombrées par un peuple de taxis jaunes, vous irez toujours dans la même direction, vous longerez toujours le littoral dont les plages même si elles changent de nom, restent les mêmes.

Rua de Copacabana. Sale, joyeuse. Même le vent est moite et charrie de la chaleur. Les bus se cognent, se précipitent, frôlent les trottoirs et ne s'arrêtent que quand on les hèle. C'est une grande rue plate remplie de femmes. Cinq kilomètres de femmes petites, grandes, noires ou latines. Cinq kilomètres de bruit, de voitures folles et de passants qui se précipitent, désœuvrés, pour éviter le soleil. Cinq kilomètres de chaleur écrasante, et pourtant c'est l'hiver.

Mais chaque artère à l'ouest est ombragée (à l'est, c'est la plage, longue et large, blanche et bleue) A l'ouest, ce sont toujours les mêmes trottoirs en pierre qui s'effondrent sur la rue et la même menace d'odeurs nauséabondes, mais il n'y a plus rien que l'ombre offerte par les palmiers, la tranquillité soudaine de la fraîcheur.

Le Christ Rédempteur

C'est un petit train électrique qui achemine les nombreux visiteurs aux pieds de la statue du Christ en gravissant avec lenteur la pente raide du Corcovado. Rien, à part sans doute la tenue vestimentaire des passagers et leurs appareils photos, ne semble avoir changé depuis son inauguration dans les années 30. La montée est lente, incertaine - le train s'arrête tous les deux cent mètres comme s'il menaçait de glisser soudainement en arrière. La forêt qu'il traverse, dense et tropicale, laisse parfois entrevoir à travers ses feuillages la ville qui devient minuscule. Le mont du Corcovado a été reboisé au début du siècle : la perte de sa végétation avait asséché la rivière qui irriguait Rio. La nature a repris le pouvoir, et la faune s'y est reproduit presque à l'identique.

Du haut du Corcovado, la vue embrasse toute la baie de Rio, la ville, les favellas, les étonnantes montagnes, dont le fameux " pain de sucre ", qui semblent recouvertes de mousse. Malheureusement, aujourd'hui, la brume recouvre le paysage. Il faudra se contenter d'une vision enfumée de la ville paradisiaque dont les jeux de couleurs, les jours de beaux temps, justifient sa réputation de plus belle ville du monde.

Le Christ Rédempteur blanc, immense et simple, ouvre ses bras (sa main gauche indique le Nord) " comme pour saluer la création de son père " Sous sa statue, une petite chapelle a aujourd'hui attiré une télévision japonaise qui filme de jeunes musiciens accompagnés d'un prêtre. En attendant le départ du train du retour, ils occupent la foule des touristes (qui sans eux perdrait patience sous le soleil brûlant) en jouant des airs de Carlos Jobim.

 

Sao Paulo

Sao Paulo est pour ainsi dire l'inverse de Rio. Industrieuse lorsque Rio est balnéaire, peuplée de gens affairés lorsque les rues de Rio ne désemplissent pas de oisifs, sérieuse, enfin, et riche lorsque Rio s'amuse à mourir de faim. Sao Paulo a le PIB d'un pays d'Europe mais l'architecture désordonnée et sauvage d'une métropole du tiers-monde. A Sao Paulo, pas d'unité ni d'harmonie. Aucun quartier ne se ressemble et pourtant, tous se ressemblent, tous puent l'essence, n'offrent jamais aucun spectacle, rien n'y arrête le regard. La cathédrale est cachée par les banques, les lieux de cultes sont des salles de conférence. Rien ne retient le souvenir. Et les espaces verts sont si rares que les chauffeurs de taxis les évoquent, les yeux brillants, comme s'il s'agissait des jardins royaux du Parc de Versailles.

 

 

Le marché aux poissons de Sao Paolo

A trois heures du matin, nous nous rendons au grand marché des pêcheurs. " 80 % des poissons pêchés au Brésil transitent par ce marché sans aucun conditionnement. Une grande partie a déjà pourri quand les acheteurs de gros passent commande. Nous sommes là pour voir de près les poissons, mais aussi et surtout pour tenter de court-circuiter le marché en essayant de trouver avec les pêcheurs un moyen plus direct de nous faire parvenir leur marchandise " explique un spécialiste. Sur place, le remue-ménage, les cris, les bottes en caoutchouc qui pataugent entre les étalages, l'odeur forte de marée, rien de bien différent de n'importe quel autre marché public. A y regarder de plus près, pourtant, quelques détails frappent les regards expérimentés : d'abord, la halle n'est pas couverte - heureusement, nous sommes en hiver, mais en été, la chaleur accélère le pourrissement et fait monter des bacs une odeur nauséabonde ; ensuite, on voit glisser de la bouche de certains poissons leurs entrailles glauques et poisseuses : contrairement à ce que stipule la plupart des réglementations en Europe et dans le monde, ils ne sont pas évidés ; de fait, une grande partie des poissons ont entamé le processus de pourrissement : leurs yeux sont jaunes et leur chaires déjà durcies.

Il y a beaucoup de japonais, surtout parmi les acheteurs " Ils sont très connaisseurs, précise l'expert Loïc Peron, le poisson, ils le mangent cru ! " Les thons, les requins-marteaux, les raies… rangés en désordre sur des grilles en plastique étalées sur le sol, les crustacés, tous morts évidemment, entassés dans leurs caisses, voilà le choix offert aux commerçants chargés de nourrir le Brésil.

Brèves de comptoir

" Au Brésil, certains enseignants sont moins formés que des chauffeurs de bus ". Un chef d'entreprise de Sao Paolo.

" Notre bonne touche trois fois le salaire d'un enseignant du public ". Une expatriée américaine vivant à Rio

" A Rio, ils croient encore être la capitale, mais ce n'est plus vrai du tout. Les meilleures universités sont a Sao Paulo ". Un étudiant de l'USP

"Au Brésil, la vie vaut exactement le prix d'une balle. Dans les grandes villes, elle vaut encore moins, car ce sont les mineurs qui tuent avec des balles volées ". Adyel Santos, chanteuse de Bossa Nova

 

 

Les gratte-ciel du Rio moderne

 

Retour au sommaire

 

©Un Monde à penser 2002