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Le monde en images : Egypte
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Carnet de route

Le Caire

 

Plus que toute autre capitale, Le Caire semble ne jamais prendre le temps de souffler. Le matin dès sept heures les wagons du métro sont envahis avec nonchalance par une foule hétéroclite d'employés, d'étudiants ou de cadres. Pourtant, trois heures plus tôt, à l'heure où ces travailleurs ponctuels étaient encore endormis, la ville n'avait pas cessé de vivre. Grandes surfaces et échoppes étaient encore ouvertes, de nombreuses familles s'étaient attardées devant la télévision, des joueurs finissaient une partie de cartes à la terrasse d'un café, et dans presque tous les petits hôtels le patron discutait avec quelques clients insomniaques… Ce peuple nocturne, particulièrement nombreux pendant le ramadan et les périodes de canicule, se couche vers quatre ou cinq heures et ne refait apparition que vers midi.

 

De même que les rythmes de vie, les modes vestimentaires du Caire frappent par leur disparité : dans la rue, les jeunes femmes en jean et en basket côtoient celles, plus rares, qui portent la burka, et chez les hommes la djellaba et le traditionnel tarbouche rivalisent avec les T-shirts aux couleurs vives des grandes marques américaines. Au premier abord, la population semble aussi contrastée qu'elle est immense - on l'estime de façon assez approximative à 18 millions d'habitants. Mais après quelques jours on est aussi étonné de voir à quel point certains traits de caractère sont partagés par une majorité de Cairotes, quels que soient leur religion, leur appartenance sociale ou leur tenue, mais pas leur sexe, car il est beaucoup plus difficile d'apprendre à connaître les Egyptiennes qui préfèrent ne pas apparaître seules avec un occidental.

 

Dans les taxis, dans le métro, et même dans la rue, les Egyptiens anglophones viennent spontanément à la rencontre des étrangers pour leur demander d'où ils viennent, ce qu'ils font au Caire et, si l'on n'a pas le malheur d'être Américain, ce bref échange se conclut invariablement par " Welcome to Cairo ! ". Fiers de leur pays et de ses traditions, les Egyptiens veulent réserver un accueil chaleureux et enjoué aux visiteurs ; ils sont prompts à aider le touriste perdu et accepteront même de faire quelques sacrifices pour montrer leur bonne volonté. A l'opposé de certains chauffeurs de taxi malhonnêtes et roublards, d'autres sont prêts à conduire les touristes pour une somme vraiment symbolique. Et c'est par souci de me rendre service qu'un chauffeur nommé Tarek, qu'on ne voulait pas laisser rentrer sans payer sur le site des pyramides de Gizeh, a fait de moi un visiteur peu ordinaire. Après quelques minutes de négociation et de palabres avec le guichetier, Tarek a mis en avant ma parenté avec le président Chirac et mon besoin impératif de protection rapprochée ! Dans le doute, le guichetier a fini par nous laisser passer...

 

 

Au Caire, toute la richesse est dans les hommes. A quelques superbes exceptions près, comme les mosquées Er Rifaï ou el-Azhar, le paysage urbain ne se regarde pas. De sable, la ville est devenue béton et il n'y a en règle générale rien à contempler au-delà des rez-de-chaussée qui dans les quartiers du centre s'étalent dans la rue sous forme de boutiques, de cafés et d'entrepôts abritant toutes sortes de marchandises et de vieux débris (meubles cassés, moteurs de voitures, etc.). Après une journée brûlante et polluée, il faut se délasser à la terrasse d'un de ces cafés et prendre enfin la position du spectateur dans ce grouillement qui caractérise toutes les rues populaires de la capitale égyptienne. Avec un thé à la menthe devant soi et une chicha (équivalent local du narghilé) à portée de main, on peut enfin prendre le recul nécessaire pour apprécier cet étonnant et incessant tumulte.

 

 

 

 

 

 

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©Un Monde à penser 2002