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Rencontre avec Louis-Nicolas Houdart, " brand manager " chez Summergate, à Pékin.

 

 

Un amour : l'Asie, une passion : le luxe, une maîtresse : l'ambition


Une formation internationale
Conscient de l'importance primordiale de ce qu'on appelle " l'international ", Louis-Nicolas Houdart choisit, après un bac français, de faire ses études supérieures en Angleterre. Son cursus de commerce et de marketing à l'université de Middlesex (Londres) le conduit en Espagne puisqu'il passe sa troisième année en échange à Barcelone, mais aussi en Asie. " Un stage était imposé au cours du premier semestre de la seconde année, explique-t-il. J'ai donc passé six mois au sein du département financier de Suez, à Singapour. Je travaillais avec des asiatiques sous la responsabilité d'expatriés. Le stage était formateur, je prenais des cours de chinois le soir et je m'envolais régulièrement, le week-end, vers différentes régions d'Asie - il est très facile et très tentant de rayonner à partir de Singapour. Je suis rentré à Londres animé par le désir d'approfondir cette découverte de l'Asie." Et le jeune homme qui a de la suite dans les idées passe l'été suivant à Shanghai où il suit pendant deux mois des cours de chinois à l'excellente université Jiao Tong. " Cette seconde expérience m'a conforté dans mon goût pour la Chine, se souvient-il. Lorsque je suis parti l'année suivante étudier à Barcelone, j'ai trouvé un stage à mi-temps dans une entreprise chinoise implantée en Espagne. J'envisageais déjà, alors, de repartir. " C'est donc tout naturellement à Pékin que Louis-Nicolas effectue son stage de fin d'études. " Je m'intéressais tout particulièrement au secteur du luxe et j'ai eu la chance de trouver (par Internet !) un stage dans une entreprise de distribution de vins. J'ai fait mes débuts chez Summergate en tant que petit commercial. La boite naissait à peine, à l'époque, et l'expérience s'est avérée passionnante à mesure que l'entreprise et mes responsabilités se développaient. "


Summergate : une opportunité saisie au bond

A l'origine de l'entreprise : deux hommes et une étude de marché réalisée pour le compte de l'entreprise Seagram qui s'interroge en 1997 sur les opportunités de la distribution du vin en Chine. La société mandate alors Ian Ford, directeur du Marketing de Seagram en Chine ainsi que Brendan O'Tool, qui est à l'époque l'un des consultants senior du BCG à Hong Kong, pour réaliser un rapport approfondi. Cependant, un an plus tard, Seagram décide de se concentrer sur les spiritueux et s'éloigne du pôle vin. Le rapport ne sera pas utilisé…par ses commanditaires. Mais les deux auteurs décident de se lancer à leur compte dans l'aventure et s'installent en Chine pour créer Summergate ; une société d'importation et de distribution de vin qui travaille exclusivement avec de très grosses marques telles que Georges Duboeuf ou Maison Sichel, le champagne Lanson, les vins australiens Penfolds ou encore la marque chilienne Concha y Toro. En 1998, l'entreprise ouvre deux petits bureaux à Shanghai et à Pékin. Trois ans plus tard, Summergate est l'un des principaux acteurs du marché chinois dans son domaine.

 


Du stage à l'offre d'emploi…
C'est donc dans une structure naissante que Louis-Nicolas commence son stage en 1998. " Le bureau de Pékin comptait à l'époque 5 personnes, se souvient-il, j'ai fait mes débuts en tant que petit commercial et la flexibilité de l'entreprise aidant, j'ai très vite été responsable de plus gros comptes ". Motivé et débrouillard, le jeune homme apprend très vite à monter les opérations promotionnelles qui s'imposent dans ce domaine. Il se rappelle notamment avoir monté un heureux partenariat avec Air France et Baccarat : " les clients des grands hôtels et restaurants de Pékin qui buvaient notre vin pouvaient gagner des billets Air France et des cadeaux Baccarat. Les ventes sur les produits concernés ont été multipliées par dix. " Conquis par cette activité, Louis-Nicolas en fait le thème de son mémoire de fin d'études et accepte l'offre d'emploi qui lui est faite : " je suis retourné achever mon cursus à Londres et quatre mois plus tard, j'étais à nouveau à Pékin, responsable du " brand management " chez Summergate pour leurs vins francais. "

Une aventure professionnelle
" Depuis deux ans, explique Louis-Nicolas, mon activité consiste à gérer certains gros comptes de la société et à organiser des opérations promotionnelles. Le marketing est au cœur de nos préoccupations et je travaille en permanence avec le circuit de la grande distribution. " Le jeune homme qui vient notamment de mettre en place un programme de " self incentive " pour motiver les vendeurs (" les meilleurs d'entre eux peuvent gagner chaque mois une montre de marque ou un stylo") bénéficie d'une vraie marge de manœuvre au sein de la société. Passionné par son travail, il ne perd pas de vue le caractère privilégié de sa situation : " j'ai la chance de représenter un produit symboliquement français et de bien connaître ce produit ; cela me facilite grandement la tâche car mes interlocuteurs estiment que je suis crédible dans mon rôle. De nombreux expatriés ont du mal à s'imposer professionnellement pour la bonne raison que leurs collègues asiatiques ne comprennent pas la nécessité de leur présence. Par ailleurs, poursuit-il, j'ai le sentiment exaltant d'avoir participé à une aventure professionnelle : en deux ans, Summergate s'est considérablement développée - nos effectifs ont d'ailleurs triplé - et étant donné le turn over qui sévit parmi les asiatiques, je suis aujourd'hui - " historiquement " parlant - l'un des piliers du bureau de Pékin. Comme la structure de l'entreprise est extrêmement flexible, j'ai la chance de travailler directement avec les dirigeants de Summergate dans une ambiance de synergie extrêmement motivante. Ils ont fait le pari, malgré ma jeunesse, de me confier de vraies responsabilités et une grande complicité s'est peu à peu instaurée entre nous. Si j'envisage aujourd'hui de passer à autre chose, j'ai le sentiment que cette expérience aura été en tous points enrichissante. "

Vie quotidienne en Chine, mode d'emploi
Bien évidemment, les Chinois ne pensent ni ne réagissent comme les occidentaux : " il faut savoir, au quotidien, faire preuve de flexibilité " signale Louis-Nicolas. La Chine est un pays qui se développe, les Chinois sont anxieux de saisir toutes les opportunités et il s'agit d' " être à la fois ferme et scrupuleux pour éviter d'en pâtir. Les occidentaux sont souvent considérés comme des proies idéales et j'ai appris à être en permanence sur la défensive, ajoute-t-il. Dans le domaine du vin plus particulièrement , il convient d'être attentif et vigilant : les Chinois sont peu nombreux à bien connaître le produit et sont donc susceptibles de faire de mauvais choix. Il faut savoir les conseiller en tenant compte de leur fierté et sans avoir l'air de désigner un éventuel défaut de connaissance. Tout cela nécessite une certaine habileté. " De façon plus générale, la vie d'expatrié en Chine est assez plaisante. " Notre pouvoir d'achat est important et les rencontres comme les sorties sont faciles ", explique le jeune homme qui se réjouit par ailleurs d'avoir l'opportunité de pratiquer régulièrement son chinois…et qui, à ses heures perdues, s'improvise journaliste pour les magazines City WE et Beijing Journal !

 

©Un Monde à penser 2002

 

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