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BMJAktiv. De la start up à l'entreprise de conseil, un modèle de développement

Mikael du Bouzet a vingt-sept ans. Franco-suédois, il a passé son bac en France avant d'élire domicile à Stockholm où il a fondé en août 2000 une start-up spécialisée dans la création et la traduction de sites Internet. Portrait d'un jeune chef d'entreprise au parcours atypique et gros plan sur une start up d'un nouveau genre.

Une formation atypique
Tout juste diplômé d'un baccalauréat difficilement obtenu, Mikael du Bouzet passe six mois à se familiariser avec les rouages de la finance dans une entreprise spécialisée dans les marchés boursiers. " Si j'ai été engagé en tant que statisticien, c'est parce qu'en plus du français, je parle couramment l'anglais et le suédois. " précise-t-il. Les six mois suivants sont consacrés au voyage : tout seul, sac au dos, le jeune homme part à la découverte de l'Australie, de l'Asie, du Canada et des Etats-Unis. Une expérience d'autonomie et de débrouillardise, on s'en doute, mais aussi un apprentissage de la communication.
A son retour, Mikael du Bouzet s'installe en Suède où il entame des études supérieures. Un an de chimie et d'allemand, pour commencer, dans une " école pour adultes ", puis de la psychologie à l'université d'Uppsala. " J'envisageais à cette époque d'être psychologue d'entreprise " s'amuse-t-il. Il n'est pas convaincu par cette matière mais il apprécie l'approche originale qu'en propose l'université d'Uppsala : " les cours sont fondés principalement sur la méthodologie, sur la recherche et sur les tests " explique-t-il. Licence en poche, il intègre une école de commerce privée pour suivre une formation intensive dispensée par des professionnels et concentrée sur un an. Une fois diplômé, le futur entrepreneur retourne en France où il fait une ultime expérience avant le " grand saut ". Financé par la famille du Bouzet, il arpente six mois durant la Gascogne, terre de ces ancêtres, en consultant frénétiquement des archives pour réunir le maximum d'information sur la généalogie familiale. Un vrai travail de détective.

Une start up " artisanale "
Au même moment, c'est-à-dire fin 99, l'explosion des start up suédoises bat son plein - Stockholm est alors la ville du monde dans laquelle on compte le plus grand nombre de start up par habitant. Pourtant, les premiers signes de frilosité commencent à apparaître et dès mars 2000, on assiste à un repli généralisé.
C'est au début de l'année 2000 pourtant que Mikael du Bouzet fait la connaissance de Björn Söder et de Jimmie Akesson, deux jeunes ingénieurs spécialisés dans la création de site web, et qu'ils décident tous trois de tenter leur chance. Ils fondent une commandite, société dont les parts sont réparties en fonction de l'investissement initial. En l'occurence, 33% pour chacun. " L'égalité des parts nous a semblé essentielle pour la bonne cohésion de notre société. " précise Mikael du Bouzet, qui dans les faits, a le plus de pouvoir puisqu'il est à la fois responsable de la gestion, du marketing et de la communication. Le 18 août 2000, BMJaktiv voit officiellement le jour : " au pire moment, donc au meilleur moment : la plupart des start up venaient de fermer leurs portes ce qui nous ouvrait un champ d'action certain, nous avons pu bénéficier d'une aide ponctuelle de l'Etat et nous étions absolument libres puisque, à rebours de ce qui avait été fait jusqu'à présent, nous avions pris la décision de nous reposer uniquement sur notre investissement initial de 22 000 euros . Nous n'avons fait aucun emprunt pas plus que nous n'avons essayé d'avoir recours à des investisseurs. C'est notre grande force. "
La société qui se propose de créer des sites Internet, se dote d'ordinateurs performants et définit son champ d'action : plutôt que de se consacrer comme bon nombre d'entreprises à l'axe prétendument prometteur qui relie Malmö à Copenhague, les trois jeunes entrepreneurs décident de se concentrer sur la région de Malmö. Munis d'un Bottin professionnel, ils adressent donc un mailing à 1000 sociétés (de A à D dans le Bottin !) qui ne sont pas encore dotées de sites Internet. Ils se font repérer à cette occasion par un journal financier qui leur consacre un article et les convainc de faire passer une publicité dans ses pages. Les résultats se font attendre mais à la mi-décembre, la Chambre de Commerce de Bruxelles répond à leur mailing et ils signent leur premier contrat, immédiatement suivi d'un second avec une société immobilière.

Le développement d'une gamme de services à l'échelle internationale
En un an et demi, BMJaktiv a fait du chemin. Elle est parvenue à s'implanter dans trois nouveaux pays que sont la France, la Finlande et la Belgique. Il est essentiel pour Mikael du Bouzet de " rayonner, à terme, dans toute l'Europe. La couronne est plus faible que l'euro précise-t-il, et cela nous permet de proposer des produits de grande qualité à coût très correct. De plus, nous bénéficions de la bonne réputation de la Suède à l'étranger. Les Suédois sont considérés comme des gens sérieux, rigoureux et innovants dans le domaine notamment des nouvelles technologies. Nous essayons d'être à la hauteur de cette réputation. "
BMJaktiv a su également, sans augmenter ses coûts puisqu'elle n'a pas augmenté ses effectifs, diversifier ses services : depuis l'automne dernier, la traduction et la réalisation de plaquettes apportent une valeur ajoutée à la création de site. La société a le vent en poupe, donc, et lorsqu'on l'interroge sur les raisons de ce succès, Mikael du Bouzet propose plusieurs explications : " Notre grande force est d'être autonomes financièrement : puisque nous n'avons aucune dette, nous pouvons proposer des prix très compétitifs et gagner ainsi des places sur le terrain de la concurrence. Les choses sont d'ailleurs facilitées dans ce domaine par la petite taille de la Suède. Ainsi, partant du principe que toute entreprise, quelque soit sa taille, doit avoir un site internet, nous avons notamment élaboré une formule spéciale de sites pré-conçus que nous proposons à des prix très compétitifs. " Second atout : un rapport très particulier à la clientèle. " Nous partons du principe que rien n'est acquis d'avance et qu'il nous faut en permanence faire nos preuves. Nous disons à nos clients : " laissez-nous vous convaincre que nous sommes les meilleurs et nous pourrons travailler ensuite dans un rapport de confiance. " C'est de cette façon que nous avons obtenu notre premier contrat français : nous avons travaillé sur un projet en même temps que cinq concurrents et nous avons finalement été retenus. Si cela n'avait pas été le cas nous aurions perdu du temps et de l'argent, mais nous faisons systématiquement le choix de prendre ce risque. Les clients sont surpris et convaincus."
Mikael du Bouzet aime les défis et, en France l'année dernière, il a su séduire Pierre-Antoine Grisselin, le directeur de Front Call. Il existe désormais un partenariat commercial entre les deux sociétés qui communiquent l'une pour l'autre et il est question aujourd'hui que BMJaktiv se charge directement de l'implantation suédoise de Front Call. " C'est dans ce sens que j'aimerais parvenir à développer la société : lorsque nous aurons suffisamment fait nos preuves, nous espérons pouvoir faire du conseil et servir de relais à des sociétés étrangères désireuses de s'implanter en Suède. "


http://www.bmjaktiv.com/bmjaktiv/fra/

©Un Monde à penser 2002

 

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