ddddddddddddddd
Rencontres
Accueil
Universités
Enseignants
Rencontres
Guide
Répertoire
Regards
Liens
jjjj

 

 

Rencontre avec Julien Souplet, étudiant à Sciences-Po Aix et stagiaire au service culturel de l'Ambassade de France à Dublin

 

 

UMAP : Dans quel cadre ce stage s'inscrit-il ?

Originaire de Perpignan, je suis rentré à l'I.E.P d'Aix juste après mon bac en 1999, j'ai choisi l'option service public en seconde année et j'ai effectué un premier stage de deux mois à la Préfecture des Pyrénées Orientales. Un stage de longue durée à l'étranger est désormais obligatoire et j'ai tout naturellement décidé de faire ce stage en Ambassade. Le ministère demandait quatre vœux de pays, l'Irlande était mon premier choix et c'est en Irlande que j'ai été envoyé.

UMAP : Pourquoi avoir préféré l'Irlande ?

L'imagerie irlandaise est très séduisante, ce pays m'évoquait la verdure, un peuple accueillant, le rugby bien sûr…De plus c'est un pays anglophone beaucoup moins cher que les USA et je n'étais pas spécialement attiré par l'Angleterre.

UMAP : La réalité s'est-elle avérée à la hauteur de tes espérances ?

En arrivant en Irlande, j'ai été frappé par le climat mais aussi par le coût des loyers et par les difficultés rencontrées pour ouvrir un compte en banque ! De plus, la nourriture irlandaise n'est pas vraiment à la hauteur de la gastronomie française et il est quasiment impossible de trouver des petits restaurants sympathiques et abordables. Mais Dublin est une ville dynamique et jeune et les Dublinois sont gais et accueillants. J'ai découvert la vie typique des pubs et un esprit réellement communautaire même s'il doit beaucoup à la Guiness que je me suis mis à apprécier ! La campagne est à la hauteur des cartes postales, sauvage et magnifique. Oui, j'ai finalement découvert l'Irlande que j'imaginais.

UMAP : En quoi consiste ton travail à l'Ambassade ?

La majeure partie du travail consiste en la conception et la réalisation d'une émission de radio, je suis également chargé de la mise à jour du site internet (et je revêts souvent la casquette du réparateur informatique), ainsi que de la rédaction d'études diverses et variées.

Pour quelqu'un qui se destine comme moi à l'administration intérieure, ce stage est une véritable école de la débrouillardise (c'est la première fois que je démonte un ordinateur et un téléphone !) C'est l'occasion pour moi d'apprendre l'anglais et d'en apprendre tout autant sur le plan des rapports humains car nous travaillons beaucoup en équipe.

UMAP : Quelle est cette émission de radio dont tu te charges ?

C'est certainement l'un des aspects les plus intéressants de mon travail. Il s'agit d'une émission appelée " A taste of France " produite par le service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade et émise par la radio dublinoise.

Le but de cette émission est double puisqu'il s'agit de maintenir les expatriés en lien avec la France et de faire découvrir la France aux Irlandais. Aussi, " A taste of France " se déroule en trois parties : la première séquence, en anglais, consiste à faire découvrir des chanteurs ou des musiciens français et à diffuser leur musique. Je prépare des textes que je lis à l'antenne. Dans la seconde partie consacrée à la littérature, je présente un auteur français. Enfin, je réalise en français une interview d'une personnalité ou d'une personne impliquée dans une actualité particulière. J'ai récemment interrogé avec beaucoup d'intérêt une bande de jeunes travaillant dans un " call center ".

Toutes les semaines, cette émission de 28 min 32 est enregistrée dans les conditions du direct. C'est pour moi une expérience vraiment nouvelle.

UMAP : En tant que Français, es-tu séduit ou frappé par certains aspects du mode de vie dublinois ?

J'ai vraiment le sentiment de découvrir une autre culture. La culture d'un pays ou du jeudi soir au lundi, l'activité principale se déroule dans les pubs, la culture d'un pays fortement attaché à son identité. Les Irlandais refusent viscéralement d'être assimilés aux Anglais mais ils se considèrent comme les frères des Américains. L'Irlande fait partie de l'Union européenne, est largement financée par l'Europe, et pourtant, j'ai été surpris de constater que les Dublinois sont beaucoup plus proches des Etats-Unis que du continent européen. Il y a eu par exemple trois jours de deuil national après le 11 septembre 2001. Lorsque la société Ryan Air réalise d'énormes profits, elle commande des Boeing et non pas des Airbus…

J'ai également l'impression que les Irlandais " vont plus vite que la musique " ; toutes les structures économiques étaient ces dernières années en plein boom mais les infrastructures n'ont pas suivi : les routes et les chemins de fer sont en très mauvais état et l'on met près de quatre heures pour traverser ce petit pays dans sa largeur.

 

©Un Monde à penser 2002

 

Retour au sommaire