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Reportages dans les universités : Etats-Unis
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Stanford - UCLA

 

L'Université de Stanford

 

Le bâtiment de la Students' Union

Monastère de luxe

Pour se rendre sur le campus de Stanford à partir de San Francisco, il faut prendre un petit train municipal (" Muni ") qui s'achemine lentement vers le sud en longeant la baie. On s'arrête dans ce qui semble être une petite gare de campagne, si ce n'était le flux d'étudiants qui se dirige en discutant vers le parking à vélos (Stanford en recense 15 000 !). Un bus gratuit part faire le tour de l'Université toutes les dix minutes. Alors, entre les collines arrondies et les terrains de sports, entre les parterres de fleurs rouges et les palmiers, les premiers bâtiments de l'université la plus riche de Californie apparaissent. La plupart datent du XIXème siècle mais leur propreté brillante à la lumière du soleil leur donne un éclat neuf ; les cloîtres, les clochers, les vieilles pierres et les toits rouges donnent l'impression d'un monastère de luxe.

 

Fondée en 1885 par le sénateur Leland Stanford et sa femme Jane en mémoire de leur fils mort à quinze ans, Stanford est né du projet d'aider " les enfants des autres ". Le couple bâtit l'université sur les 8000 hectares de sa ferme. (Encore aujourd'hui, les étudiants appellent Stanford " la Ferme " signifiant, avec cet humour si typiquement collégial, que Stanford n'est pas seulement l'université réputée dans le monde entier, mais aussi un îlot de campagne où l'on travaille dur.) Dès sa création, Stanford est mixte, laïque et permet à ses étudiants d'étudier librement les matières les plus diverses. Sa devise " Le vent de la liberté souffle " (" The wind of freedom blows ") affirme ses principes d'indépendance dans la recherche, d'ouverture intellectuelle et morale, et sa soif de défis à relever. L'histoire en a fait l'une des universités les plus riches, et son président, John Hennessy, affirme sa volonté d' " user pleinement de ce privilège "

 

L'école de management bénéficie d'un cadre d'études exceptionnel

 

Les champs et pâturages convertis en terrains de   sport

L'école de l'argent

" La différence entre Berkeley et Stanford ? Nous avons plus d'argent, " déclare sans prendre de gants David Brady, vice-doyen de la business-school. " Cela nous permet tout simplement de mieux payer nos professeurs et de nous occuper individuellement de chaque étudiant. " De fait, la grande majorité des classes ont moins de quinze élèves, chacun étant suivi individuellement par un tuteur, 99 % des étudiants " undergraduate " sont logés sur le campus, les activités extrascolaires organisées au sein des quelque 500 associations étudiantes se financent largement grâce aux sponsors…
La plus que fameuse business-school stanfordienne, en particulier, transmet ce savoir-faire financier à ses étudiants. " Pour quelle autre raison fait-on un MBA ? " s'étonne David Brady. Et Romain Waxinrd, ancien de Dauphine ayant fait un doctorat à Harvard et qui dirige aujourd'hui le cours de tronc commun des MBA (" Core-MBA ") explique ainsi le contenu de son enseignement : " Nous donnons les moyens de contourner les règlements, de faire du lobbying, de contrer les campagnes des activistes, ce qui passe par une connaissance parfaite du droit et des institutions. " Bien sûr, les étudiants ne partagent pas tous cette vision " pragmatique " du management, et les classes sont des lieux de débats incessants sur le rôle moral des entreprises, auquel un cour entier (et obligatoire) est d'ailleurs consacré (" Ethics ").

 

L'école de la liberté

La richesse de Stanford lui permet d'offrir aux étudiants un éventail fabuleux de possibilités et de liberté pour étudier comme ils l'entendent les matières les plus diverses : " j'ai l'impression qu'ici, je pourrai tout faire, tout ce dont j'ai toujours rêvé, tout ce dont je n'ai même pas osé rêver… " explique Sandro, futur étudiant en management venu directement du Chili, avant de préciser : " mais il va falloir travailler dur. J'avais un peu peur au début, mais la présentation que nous ont fait les anciens me rend vraiment enthousiaste. "
Seule exigence peut-être, mais qui est douce : Stanford tient à sa réputation humaniste. Les étudiants du premier cycle (bachelor degree), quelle que soit la filière vers laquelle ils veulent s'orienter, sont donc obligés de suivre pendant un an un cours d'introduction aux sciences humaines et de choisir au moins deux cours dans ces disciplines. Mais conformément au système anglo-saxon, la diversité des choix laisse rêveur : " les frères Grimm et leurs contes ", " les femmes et la musique ", " la communication interethnique ", " la réforme de la sécurité sociale "… tels sont les intitulés des cours - 60 au total - proposés aux étudiants de première année par des professeurs éminents. En outre, une des grandes originalités de Stanford est de donner l'opportunité aux étudiants de participer aux groupes de recherche dès la première année, d'y être rémunéré ou même, s'ils le souhaitent, de faire financer et soutenir leurs propres recherches. Egalement, dès la troisième année, chacun a la possibilité d'animer des cours avec les professeurs. Le vent de la liberté souffle, et malgré la somme de travail exigée par les professeurs, près de 60 % des étudiants suivent des " majeurs " (spécialisations des troisième et quatrième année) sans les déclarer !

 

 

 

 

Deux héritiers de la dynastie Stanford

 

Sélection des héritiers

Stanford ne fait pas exception à la tendance générale des universités américaines : la compétition à l'entrée est en hausse constante depuis quarante ans. Aujourd'hui, sur 19 000 candidats, seuls 13 % sont admis contre 22% en 1992 ; le dossier présenté doit être sans tâche : outre les notes obtenues dans le secondaire et les examens standardisés (SAT et TOEFL), les activités sportives, artistiques ou journalistiques sont prises en compte. Si la fantaisie et l'humour sont inhérents à la culture de " la Ferme ", il faut, pour avoir le privilège d'en faire partie, avoir fait preuve de rigueur, de détermination et d'excellence.
En effet, l'institution tout entière dépend de la qualité de la sélection : les étudiants seront un jour des anciens (" alumnis ") et de futurs donateurs, sur la générosité desquels repose la richesse de l'université (40 % du financement vient de dons privés). Stanford ne cherche donc pas seulement de bons éléments ni même les meilleurs, elle veut mettre en place des " dynasties " d'étudiants qui, de père en fils et de mère en fille, feront toute leur vie durant encore partie de l'institution. Il est statistiquement plus facile pour un étudiant de rentrer à Stanford quand un membre de la famille l'y a précédé.

Etudier a Stanford : le parcours du combattant

Stanford ne s'ouvre réellement aux étudiants étrangers qu'au niveau graduate : leur proportion passe alors d'un faible 5 % à plus de 30 %. Avant ce stade, toutes les preuves que l'étudiant peut apporter de sa valeur aussi bien intellectuelle que morale jouent un rôle dans le processus d'admission : avoir dirigé un journal étudiant, avoir participé à des associations de quartier, avoir systématiquement choisi les filières les plus difficiles et les matières les plus rigoureuses, y avoir évidemment obtenu les meilleures notes, passer le TOEFL puis le SAT (Stanford Admission Test) avec succès… Mais l'obstacle le plus difficile à franchir reste celui de l'argent : le coût de la scolarité s'élève à 26 000 dollars par an, auxquels il faut ajouter le loyer et la nourriture, évalués à 8 300 dollars supplémentaires.
Or, seuls 30 étudiants étrangers obtiennent des bourses chaque année selon un système exigeant diverses garanties. Aucune bourse n'est attribuée au mérite en dehors des bourses sportives. Mais l'étudiant qui fait une demande d'aide financière est soumis à un contrôle plus rigoureux encore de son dossier. Il doit également avoir fait toutes les démarches pour obtenir des aides complémentaires en dehors de Stanford (banques, associations, caritatives, gouvernement…) Ces aides extérieures font monter la proportion d'étudiants boursiers à plus de 20 %, contre 73 % parmi les étudiants américains. En un mot, pour un étudiant étranger sans moyens, étudier à Stanford tient du miracle !
Il reste bien entendu la possibilité de partir en accord d'échange par le biais d'une université française partenaire. Ici encore, la sélection est rude car la scolarité est à la charge de l'établissement d'origine.

 

Site Internet de l'Université : www.stanford.edu

 

© Un Monde à penser 2002

 

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