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Reportages dans les universités : Belgique
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L'cole de commerce Solvay

L'Université Libre de Bruxelles, libérale et libertaire

 

Fondée en réaction à l'installation d'une nouvelle université catholique à Malines en 1834, l'ULB a conservé l'empreinte des milieux libéraux et franc-maçons qui la conçurent. De l'avis des enseignants comme des étudiants, l'article 1 des statuts, qui fait du " libre examen " le principe essentiel régissant les activités de l'université, marque encore fortement les esprits. Pour reprendre les termes exacts des statuts, ce principe " postule, en toute matière, le rejet de l'argument d'autorité et l'indépendance du jugement ". Ce qui se traduit au quotidien dans les sept facultés et neuf écoles ou instituts de l'ULB par un esprit civique et individualiste, c'est-à-dire de responsabilisation maximum de chacun, et par une réelle curiosité intellectuelle. Le libre examinisme prôné par l'ULB ne va cependant pas toujours sans un certain radicalisme. L'introduction à la brochure d' " Informations générales au service des étudiants " insiste à plusieurs reprises sur l'entière adhésion des étudiants aux valeurs de l'université : " Notre institution, en raison même de la nature de son engagement, accueille en tant qu'étudiants à part entière, ceux qui ne partagent pas son idéal "... Plus surprenants encore, certains titres et sujets choisis par L'Agenda, mensuel publié par la Commission culturelle de l'ULB. Quelques exemples, parmi d'autres : " Profession de foi : entretien avec Jeremie Tojerow, président du Cercle de Libre Examen ", " Débaptisé ? " (article expliquant comment se faire radier des registres de baptême). Attachés aux valeurs de leur université, souvent militants, les étudiants de l'ULB sont néanmoins en grande majorité tolérants : le libre examen n'est-il pas avant tout une attitude d'écoute objective ? Les étudiants des facultés de droit, de psychologie et de sciences économiques qui nous ont accueillis et guidés au cours de la journée ne ressemblaient en rien à des anticléricaux forcenés. Simplement, les termes des débats sur la laïcité et l'organisation des études sont ici bien plus vifs en raison du poids de l'Eglise et des différences de fond entre les universités qui, comme l'indique Serge Bodson, secrétaire général de l'ULB, " jouissent souvent d'une très grande autonomie de gestion ". Les cérémonies puis le cortège rendant hommage au fondateur franc-maçon de l'ULB, Pierre-Théodore Verhaegen, réunissent chaque année de très nombreux étudiants désireux d'affirmer l'identité de leur université. De l'autre côté des Ardennes, il est peu vraisemblable qu'un événement de ce type puisse attirer pareille foule.

 

Monsieur Serge Bodson, secrétaire général de l'ULB

 

Pierre Marage, doyen de la faculté des sciences

La démocratie à tous les niveaux

" L'esprit ULB " conditionne, comme on pouvait s'y attendre, le mode de fonctionnement de l'université qui, à tous les échelons administratifs, est inspiré par les principes démocratiques. C'est là sans doute la grande originalité de " l'univ " bruxelloise : dans tous les organes de décision, les étudiants, représentés par des délégués, ont droit de parole et peuvent peser de leurs voix sur les orientations prises par une faculté, une commission, un " cercle ", etc. Bien qu'un nombre croissant d'universités cherchent à reproduire un modèle démocratique de gestion, l'ULB, par le caractère systématique de son organisation, fait encore figure d'exception en Belgique et en Europe. " Ici, l'ensemble des tâches sont mises en commun entre les étudiants, les enseignants et le corps administratif ", souligne Pierre Marage, doyen de la faculté des sciences. Pour Serge Bodson, l'autre particularité d'une université " libre " réside dans le fait que " le conseil d'administration nomme tout le personnel enseignant et qu'aucune nomination n'est imposée par un organe extérieur ".

C'est un gage certain d'autonomie, auquel l'ULB tient précieusement. Mais il faut noter que la relative indépendance de l'université tient, avant cela, à l'application égale des subventions aux universités de la communauté francophone - en Wallonie, chaque université reçoit des " subsides " d'un même montant par étudiant de même niveau dans un même domaine. Dans ces conditions d'autonomie et de gestion démocratique, les accords de Bologne ne seront vraisemblablement adoptés que très partiellement à l'ULB, du moins dans un premier temps. Tous les étudiants rencontrés s'accordent en effet sur la défense de l'accès libre à l'enseignement supérieur, qui découle pour eux des valeurs libérales défendues par l'université. Or, aux yeux de presque tous, les accords de Bologne impliqueraient la professionnalisation des premiers cycles, et, partant, l'imposition de conditions draconiennes pour entrer en maîtrise.

Des campus internationaux

Avec 18000 étudiants, l'ULB peut être considérée comme une université de taille moyenne. Quoique située en centre ville ou en périphérie du centre, l'université dispose de grandes surfaces aérées et parfois boisées pour accueillir ses effectifs : le campus du Solbosch est quadrillé par de larges allées séparant des bâtiments de styles très contrastés, allant du plus classique au plus moderne, et le campus de La Plaine, à quelques encablures du précédent, a des allures de vaste parc fleuri. Le troisième campus, sur la commune bruxelloise d'Anderlecht, héberge l'hôpital universitaire et la Faculté de médecine. Sur chaque site, les étudiants étrangers sont exceptionnellement bien représentés puisque 30 % des étudiants n'ont pas la nationalité belge. Et ce chiffre devrait augmenter à l'avenir : " nous cherchons à développer au maximum les possibilités d'échange telles que les programmes Erasmus et Socrates ou les programmes de coopération-développement. En plus des nombreux étudiants européens, nous accueillons beaucoup de jeunes venus de pays en voie de développement ", précise le secrétaire de l'Université.

L'espace de vie des étudiants porte le nom du créateur de l'Université : le franc-maçon Théodore Verhaegen
Le Restaurant Universitaire, où nous avons déjeuné avec Claudio Buccela

 

Au service de la société

Le nombre important de facultés, l'engagement des étudiants et le caractère cosmopolite des campus favorisent à l'ULB une vie étudiante riche et dense. Quelques semaines avant notre passage, un débat entre deux personnalités israélienne et palestinienne avait été organisé à l'instigation du Cercle du Libre examen. La Commission culturelle a, pour sa part, créé un véritable petit musée à proximité du Resto U, au cour du campus du Solbosch. Après notre déjeuner, nous avons ainsi pu admirer en compagnie de Claudio Bucella, étudiant en droit exerçant des fonctions à la Commission culturelle les ouvres de Philippe Guérin et de Thierry Bontridder. Mais ce qui caractérise les activités étudiantes à l'ULB, c'est leur rôle citoyen. Par exemple, l'initiative phare des étudiants de la Faculté des Sciences est le " Printemps des sciences " qui, pendant une semaine, propose aux visiteurs de tous horizons des ateliers et des discussions ayant pour objectif de donner aux non-scientifiques un regard plus critique sur un domaine qui suscite de nombreux fantasmes. Cette manifestation avait débuté par de simples expériences en public puis s'est agrandie et diversifiée pour atteindre une dimension nationale : elle est cette année organisée en partenariat avec le Musée des sciences et cinq universités francophones.

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La Galerie Allende

Le bâtiment A

 

Coordonnées et Contacts : www.ulb.ac.be

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Tél. : +32 (2) 650 25 34

 

© Un Monde à penser 2002