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Reportages dans les universités : Egypte
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Helwan - UDC-FESP - Aïn Chams - UDC-IDAI - AUC

 

L'Université Helwan

 

Vue de l'université depuis le métro

 

Seize stations de métro séparent l'université du centre du Caire mais la région industrielle d'Helwan n'appartient pas, ou pas encore vraiment, au Caire. Dans un décor de road movie, la ram quitte peu à peu les zones habitées pour évoluer dans le Désert Arabique, à peine dissimulé par quelques usines au bord de la route. Et pourtant ce métro aux allures de train fantôme dessert l'Université d'Helwan, dont le campus verdoyant et animé contraste singulièrement avec l'aridité du paysage. Fondée en 1975, cette université technique a vu comme les autres établissements cairotes ses effectifs se multiplier à une allure vertigineuse : elle compte aujourd'hui environ 100 000 étudiants, contre quelques milliers à la fin des années 1970. " Mais à la différence des autres universités du Caire, nous n'avons aucun problème de surpopulation car l'espace ici est quasi illimitée, remarque Zebeda Atta, actuelle doyenne de la Faculté de lettres. Nous pouvons loger les étudiants qui le désirent et nous disposons de grands restaurants universitaires. "

 

Une université largement féminisée

Une autre particularité de l'université est la sur-représentation des femmes, phénomène touchant tout l'enseignement supérieur égyptien, mais particulièrement saillant à Helwan où seuls 20% des étudiants et des enseignants sont des hommes. Helwan est même la seule université gouvernementale dont une femme occupe la vice-présidence. Cela explique sans doute en partie le succès et l'ampleur de la politique sociale de l'université, très active dans les villages défavorisées de sa région. " Les enseignants d'Helwan organisent de nombreux cours d'alphabétisation dans les quartiers pauvres et n'importe quelle personne peut se présenter à l'université et recevoir gratuitement des cours de langues ", explique avec satisfaction Zebeda Atta.

 

 

 

 

Madame Zebeda Atta, doyenne de la Faculté de Lettres

 

Ouverture et innovation

La jeune Faculté de lettres, dont les portes ont ouvert en 1994, s'inscrit par ses méthodes et son ouverture dans cette même démarche " progressiste ". C'est notamment la seule faculté de lettres du Caire qui possède un département de langues appliquées et offre à tous ses étudiants une formation en informatique. " Nous proposons des spécialisations qu'on ne peut trouver nulle part ailleurs en Egypte, comme le français des affaires ou le français du tourisme ", précise Sahar Moharran, directrice du département de français. Plus surprenant encore, la Faculté a passé une convention avec la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, convention qui l'autorise à préparer et faire passer un concours diplômant en commerce reconnu par la Chambre. Le département de français a aussi mis en place un solide partenariat avec la Sorbonne nouvelle (Paris III) : " nous échangeons chaque année des enseignants et certains thésards ont la possibilité d'aller étudier à Paris - deux y sont actuellement ", explique Madame Moharran. Un nouveau partenariat est sur le point d'être signé avec l'Université d'Amiens, en langue, mais aussi dans d'autres disciplines comme la philosophie.

 

Malgré d'incontestables efforts de modernisation, l'Université d'Helwan souffre, comme toutes les universités d'Egypte, d'un lourd retard dans ses méthodes pédagogiques. " Les programmes reposent dans toutes les universités publiques sur des " maquettes " élaborées pour l'essentiel par l'Université du Caire et l'Université d'Alexandrie, souligne Kamila Sefta, responsable des relations avec les départements de français et de pédagogie au Centre culturel français du Caire. En littérature par exemple, on constate dans les programmes un décalage de plus de vingt ans avec les universités françaises, tant dans le contenu que dans l'approche pédagogique. "
Dernier signe marquant de la volonté d'ouverture de la Faculté de lettres d'Helwan : le Centre d'apprentissage de l'arabe comme langue étrangère, qui forme chaque année une soixantaine d'étudiants, principalement d'origine russe jusqu'à maintenant. " Nous avons des accords avec deux universités moscovites, l'Université de l'Amitié et l'Université de Moscou, mais nous faisons tout notre possible pour attirer aussi des étudiants venus d'autres pays comme la France, " précise Zebeda Atta, qui ne manque jamais une occasion de promouvoir son établissement.
Un campus verdoyant


Sahar Moharran, directrice du département de français

 

© Un Monde à penser 2002

 

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