BLCU
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Beijing
University -
Central
University of Finance and Economics -
Tongji
University - Jiao
Tong University -
Fudan
University - Shanghai
University of Finance and Economics
Beijing Language
and Culture University : internationale avant
tout
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C'est
l'une des meilleures universités chinoises
et aussi peut-être l'une des plus originales.
En effet, depuis 1962 - date de sa création
- la BLCU est principalement dédiée
aux étudiants étrangers auxquels elle
propose des formations en langue et en culture chinoise.
Elle est également, en moindre proportion,
ouverte aux étudiants chinois désireux
d'étudier les langues et les cultures dans
un contexte international stimulant. Ainsi, 2000
étudiants chinois et 5000 étudiants
étrangers venus de plus de 100 pays se côtoient
quotidiennement sur l'agréable campus de
l'université : une petite ville en soi qui
offre tous les services imaginables et compte par
ailleurs une trentaine de laboratoires linguistiques. |
College
of intensive chinese studies
Le collège d'études
de chinois, réservé aux étudiants
étrangers, propose des formations diverses
de tout niveau (des stages " débutants
" jusqu'aux cursus de perfectionnement et
d'approfondissement pour sinologues déjà
avertis) et de toute durée (de 4 à
20 semaines pour les formations intensives). Au
delà de l'enseignement linguistique pur,
un éventail de cours extra-académiques
est soumis à la curiosité des étrangers
qui peuvent choisir de s'initier à la calligraphie
ou à la peinture chinoises mais aussi à
l'histoire, à la littérature ou
aux arts martiaux. Les enseignants, soucieux de
susciter l'enthousiasme de leurs élèves,
mettent un point d'honneur à organiser
de nombreuses activités culturelles ; aussi
bien des visites de sites que des visites d'entreprises
ou des conversations avec de jeunes chinois. "
Nos étudiants sont tout de suite plongés
dans la réalité de la vie chinoise,
précise l'un des responsables des relations
étrangères, c'est le meilleur moyen
d'apprendre une langue. " Pourtant, comme
dans toutes les universités du pays, les
étudiants étrangers sont tenus d'habiter
entre eux, dans les dortoirs du campus qui leur
sont attribués ou dans des résidences
privées réservées aux étrangers.
A cette limite près, ils sont libres, sur
le campus et ailleurs, de partager la vie de leurs
camarades chinois, le plus souvent très
désireux d'aller à leur rencontre.
Les frais d'inscription, variables en fonction
des formations choisies, excèdent rarement
2500 dollars par an.
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Partenaire
de l'Ecole Normale Supérieure, la BLCU
compte régulièrement parmi ses
lecteurs de jeunes étudiants français.
C'est dans le cadre de cet échange
que Nicolas Giovanetti est arrivé en
Chine en août 2001. Titulaire d'une
maîtrise de philosophie et agrégé
de lettres modernes, le jeune normalien de
24 ans est avant tout un grand voyageur. Sa
curiosité l'avait mené jusqu'à
présent au Moyen-Orient, au Pakistan,
en Iran, en Inde et en Afrique, il vit désormais
depuis plus d'un an à Pékin,
sur le campus de l'université, dans
l'un des petits appartements confortables
mis à la disposition des enseignants
étrangers. Dans son salon, le grand
timonier - représenté sur une
affiche - pose un regard menaçant sur
les visiteurs - " Du second degré
", précise Nicolas, un petit sourire
aux lèvres. Rencontre. |
Pourquoi
la Chine ?
Pourquoi pas ? Je suis séduit par le
cinéma chinois, grand vivier aussi
bien en termes de productivité que
de qualité. Au niveau culturel, le
cinéma européen est mort depuis
dix ans. La littérature et la poésie
chinoises sont également merveilleusement
riches. Et puis la Chine est un beau pays,
l'Asie une région tentante. J'ai appris
le chinois assez facilement et je profite
de mon temps libre pour me promener. C'est
une vie agréable.
Quel est ton rôle au sein de l'université
?
Je suis professeur au sein de la faculté
de langues qui propose des cursus universitaires
classiques en quatre ans. A la BLCU, les
cursus normaux se distinguent des programmes
spéciaux réservés à
des stagiaires (boursiers, pour la plupart).
Ces étudiants bien spécifiques
travaillent déjà et ont tous
un bon niveau dans leur domaine de compétence.
Ils sont envoyés en France (dans
le cas des étudiants en français)
pour se spécialiser ou achever leurs
études ; il leur faut suivre auparavant
une formation préparatoire intensive.
Les cursus de français classiques
sont, quant à eux, suivis par quatre
classes. Deux d'entre elles sont composées
de jeunes chinois qui viennent d'achever
leurs cursus et qui partent poursuivre leurs
études en France, à leurs
propres frais. Les deux autres sont réservées
aux plus brillants éléments
des minorités ethniques : dans la
cadre d'un programme à visée
politique, le gouvernement entreprend ainsi
de former des élites locales parmi
les minorités ethniques.
Comment tes cours se déroulent-ils
?
Mes cours sont censés être
exclusivement linguistiques mais j'y intègre
systématiquement une part de civilisation.
Tous les étudiants savent pourquoi
ils sont là ; ils ont de bonnes raisons
de se donner du mal et sont donc extrêmement
motivés. J'enseigne d'ailleurs à
des étudiants déjà
bien formés : mon rôle est
de leur faire pratiquer leur oral et malgré
leur bonne volonté, ce n'est pas
forcément évident : les Chinois
ont une culture très " ethnocentrée
" ; il est difficile d'instaurer avec
eux un réel dialogue. En Chine, les
langues s'apprennent comme des sciences
et c'est un vrai défi de parvenir
à faire parler les étudiants.
Toutefois, pour des gens qui apprennent
des langues sans sortir de leur pays, les
Chinois se débrouillent bien et le
niveau général de l'université
est bon.
Que penses-tu du système universitaire
chinois dans son ensemble ?
C'est un système parfaitement rigide.
Les étudiants sont mitraillés
d'examens jusqu'à la fin de leurs
études secondaires. Le concours d'entrée
à l'université est très
difficile et il est impossible de s'inscrire
librement dans l'université de son
choix pour étudier la discipline
de son choix. Les étudiants doivent
faire des choix stratégiques et c'est
ainsi que beaucoup de candidats en anglais
se rabattent sur le français (matière
moins cotée et donc plus accessible).
La majorité des étudiants
qui peuplent les universités étudient
ce qu'ils n'aiment pas, sans motivation.
Ce fonctionnement est absurde, d'autant
plus que l'université en soi n'est
pas exigeante : il est quasiment impossible
de rater un examen universitaire undergraduate.
Les étudiants n'ont donc aucune
alternative ?
Il reste l'étranger. Le système
chinois est si peu stimulant qu'il crée
une mode de départs à l'étranger.
Les étudiants Chinois en viennent
à se dire : tout sauf la Chine, ils
préfèrent aller suivre des
formations médiocres ou nulles à
l'étranger plutôt que de rester
en Chine. Aussi, leurs choix d'orientation
sont-ils souvent absurdes et le gouvernement
français est souvent, pour cette
raison, obligé de refuser des visas.
Les candidats Chinois susceptibles de profiter
pleinement d'un enseignement étranger
choisi de façon cohérente
sont privilégiés. Il y a quelques
années, le gouvernement chinois était
très défavorable à
ces départs et les étudiants
qui revenaient de l'étranger ne trouvaient
pas de poste. Aujourd'hui, le processus
s'est inversé et il y a une réelle
ouverture sur l'étranger.
Qu'en est-il des professeurs ?
Ils sont bons. En Chine, l'enseignement
en soi est bon. Depuis cinq ou six ans,
l'éducation fait partie de la ligne
idéologique du gouvernement. Les
professeurs sont " invités "
à travailler comme des fous ; ils
doivent former des entrepreneurs. Le culte
de la réussite professionnelle est
la nouvelle arme économique du développement
et la création d'entreprise une sorte
de salut. Pourtant, la majorité des
étudiants chinois a encore du mal
à affirmer son autonomie, rares sont
ceux capables de prendre des initiatives.
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