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Reportages dans les universités : Argentine
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Di Tella - San Andres - UBA - ITBA - Di Tella vs UBA

 

ITBA

Des ingénieurs dont l'Argentine a besoin

 

L'ITBA (Institut Technologique de Buenos Aires) est un institut privé coûteux mais de pointe, qui offre à ses étudiants un environnement académique et pédagogique privilégié. Pas encore assez moderne pour être alignés sur les standards internationaux, ni assez grand pour mener une véritable politique de développement institutionnel, il est néanmoins considéré comme l'un des meilleurs instituts de formation d'ingénieurs d'Argentine. Situé dans le Microcentro à quelques cuadras de la Calle Florida, la fameuse rue commerçante du centre de Buenos Aires, l'ITBA forme depuis quarante ans les ingénieurs dont l'Argentine a tant besoin.
Le fonctionnement de l'ITBA repose sur une idée simple : un petit nombre d'élèves sélectionnés sur concours dans un cadre favorable au travail et à la recherche. Tout le contraire de l'UBA : " A l'UBA, chaque professeur a 300 étudiants. Chez nous, ils n'en ont que 30, explique Osvaldo Micheloud, directeur du département d'électricité et ancien vice recteur de l'Institut, Au moment des examens, nos professeurs corrigent dix fois moins de copies. J'irais même jusqu'à dire qu'ils les corrigent dix fois mieux. "

 

 

L'ITBA, au cœur du Microcentro

Francisco, étudiant en génie industriel

Des ingénieurs qui doivent servir…

A l'origine de sa fondation, Carlos Garzoni, un ancien amiral passionné d'océanographie, souhaitait créer, selon Osvaldo Micheloud, " un institut d'excellence académique dans le domaine du génie électrique et industriel " Au moment de recruter les professeurs, l'amiral sachant qu'il ne pourrait espérer aucune aide de l'Etat fait appel aux industriels pour financer les cours. Ces derniers, quand ils ne peuvent l'aider financièrement, lui " prêtent " des techniciens ou des chercheurs qui jouent le rôle d'enseignants.
La réputation de l'ITBA est née de là : les plus grands professionnels de l'industrie automobile ou sidérurgique, venaient y faire cours. Aujourd'hui, l'Institut peut s'offrir des professeurs à temps complet : sa politique salariale avantageuse (ses professeurs touchent trois fois le salaire du secteur public) lui permet de faire jouer la concurrence et de recruter parmi les meilleurs. Mais l'institut a conservé, pour les quatrième et cinquième année de " licenciatur " (diplôme argentin équivalent du master), la tradition des professeurs intervenants issus du secteur industriel. Conséquence, un mélange judicieux de théorie et de pratique qui donne aux heureux diplômés de l'ITBA une valeur recherchée sur le marché du travail. D'autant que la politique actuelle de l'ITBA s'oriente de plus en plus vers le management : " Nous voulons combler ce besoin essentiel : des ingénieurs compétents en matière organisationnelle et capable de diriger une entreprise. " explique l'ancien vice-recteur.

 

Un étudiant de l'ITBA tente d'améliorer le fonctionnement d'un moteur de Mercedes Benz à l'aide de gaz liquide

 

 

… mais qui fuient l'Argentine

Mais, revers de la médaille, la conjoncture actuelle incite les étudiants de l'ITBA à chercher du travail à l'étranger, ce qui ne leur pose aucun problème étant donné leur niveau de formation. " Nous ne pouvons pas les en empêcher, explique encore M.Micheloud, ils n'ont pas à faire les frais d'un système qui ne leur offre pas d'opportunité de carrière à la hauteur de leurs compétences. Pour former des ingénieurs qui deviennent chauffeurs de taxi, il y a l'UBA ! " Francisco, étudiant francophone de génie industriel, compte bien aller en France pour faire un stage chez Airbus ou Renault. Il n'est qu'un cas parmi d'autres, qui révèlent un problème grave de l'enseignement supérieur argentin face à la crise : les universités privées forment des élites qui renoncent à participer à la reconstruction du pays.
Bien sûr, l'attention que les professeurs attachent à la qualité de leurs cours et au suivi de chaque étudiant a, comme dans la plupart des universités privées en Argentine, une contrepartie : l'absence, ou presque, de recherche. " La recherche à l'ITBA se fonde uniquement sur les travaux des étudiants ", explique Dardo Marquès, directeur du département d'ingénierie chimique, qui a volontairement arrêté les activités de recherche pour se consacrer à l'enseignement pur.

 

 

" Je suis complètement satisfait de ma situation : je suis bien mieux payé, les étudiants viennent me voir dans mon bureau, ils sont tous très bons et motivés et leur formation représente un défi pour l'avenir du pays. Cependant, j'incite mes étudiants à faire de la recherche, car je suis persuadé que les opportunités professionnelles sont nombreuses pour les chercheurs qualifiés. " En d'autres termes, l'ITBA privilégie la recherche appliquée sur la recherche pure.

 

Le point de vue de Dardo Marques, directeur du département d'ingénierie chimique de l'ITBA

Les atouts des universités privées

Les enseignants des universités privées touchent de meilleurs salaires et sont confrontés à de plus grands défis que dans les universités publiques. J'ai commencé ma carrière en faisant de la recherche à l'université publique de Santa Fe dans laquelle j'avais étudié, mais ces deux critères m'ont incité à entrer dans le privé et j'ai choisi l'ITBA.

A l'ITBA, le nombre restreint d'étudiants permet d'entretenir des rapports personnalisés avec chacun d'entre eux et d'avoir une administration relativement souple, deux choses inenvisageables dans une université publique. Je trouve cette approche de l'enseignement particulièrement constructive, c'est ce qui m'a convaincu de renoncer à la recherche pour me consacrer à l'enseignement. Ici, la recherche est fondée sur les travaux des étudiants.

Nos professeurs sont excellents et très impliqués. Il y a de très bons enseignants dans le public également, mais ceux qui sont mauvais sont malheureusement inamovibles : ici, l'enseignement est très contrôlé et les étudiants eux-mêmes sont chargés de l'évaluation de leurs professeurs.

Les élèves quant à eux sont extrêmement motivés : l'université privée coûte cher et c'est une motivation en soi. Ils finissent leurs études plus rapidement que les étudiants du public et se donnent plus de mal pour apprendre. Ils sont donc diplômés plus jeunes ; ils ont énormément appris et ils trouvent, logiquement, de meilleurs emplois. Nos étudiants commencent souvent leur carrière à des postes intéressants et élevés.

Nous entretenons par ailleurs des relations privilégiées avec les entreprises, atout de taille pour nos futurs diplômés, et les anciens élèves s'impliquent également beaucoup au sein d'une association autonome qui draine sans cesse de nouvelles relations et de nouveaux partenariats.

L'ingénierie chimique à nouveau à l'honneur

L'Argentine a été pendant longtemps tournée vers " les services ", les étudiants se lançaient dans la finance, partout, le " business " était encensé. Aujourd'hui, la société est effroyablement endettée et la production est inexistante. Le pays a besoin de nous ; nous sommes à nouveau à l'honneur et il y aura, pour nos étudiants, de plus en plus de débouchés.

 

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